Pour une Révolution Civilisationelle



Ce n’est un secret pour personne : le virus du COVID a changé la face du monde, et plus précisément, le visage du monde du travail. Le télétravail s’est plus que jamais démocratisé, et ce qui était de l’ordre du privilège est aujourd’hui la norme. Comme boire son café, télétravailler fait partie du quotidien des salariés, et les méthodes de management & de réunions et autres cafés digitaux, sont en train de s’adapter à ces nouveaux modes de collaboration à distance. Les besoins humains en termes de partages informels se sont révélés, plus que jamais, essentiels au sein des équipes. 
Certains secteurs sont particulièrement adaptés à cette évolution (marketing, comptabilité, gestion…) mais pour d’autres, il s’agit d’une véritable révolution dans laquelle tout reste à coconstruire. Face à une prise de conscience des enjeux biologiques et environnementaux, et avec l’aide de la technologie, le monde de demain ne sera en effet plus le même, il doit être meilleur !

Qu’est-ce qui nécessite l’être Humain ? 
La main humaine ou le visage, qui créent tous les mouvements propres à notre civilisation : soigner, porter, parler, sourire, conduire, éduquer … La main et le visage sont les organes clés de la civilisation humaine : on a vu combien il était difficile pour un enfant d’apprendre sans voir le visage de son enseignant, ou pour des étudiants de suivre des cours à distance, pour des parents de concilier télétravail et éducation, car le visage du professionnel n’est pas le visage du parent, de l’enseignant, du soignant, de l’agriculteur… Finalement c’est peut-être la suppression de notre visage derrière un masque qui nous a prouvé l’importance de notre identité comme une absence d’interchangeabilité.  

Prendre conscience de notre visage et de notre humanité face à un monde qui se digitalise & des failles de notre système productiviste amorce une réflexion vers une profonde remise en question ontologique : Quels humains voulons nous être ?  

Il est aujourd’hui évident que les secteurs essentiels à la vie (L'Économie de la Vie) ne sont pas sacrifiables, quand bien même les conditions de travail, de rémunération et les budgets accordés à ceux-ci sont largement insuffisants.

Quelle place donner au numérique dans notre société ?
 Télétravailler dans ces secteurs serait possible à une condition : permettre à un autre secteur de se démocratiser, au-delà du numérique, celui de l’IA & de la robotique ! Une robotique qui sera capable de reproduire des gestes humains, une intelligence adaptative qui lui permettra de réaliser les tâches pénibles ou ingrates qui caractérisent 80% du travail dans ces professions « irremplaçables ». L'humain a la capacité de changer les règles du jeu.

Cela a déjà commencé, par exemple, dans les supermarchés avec les caisses automatiques : l’hôtesse se concentre enfin sur son cœur de métier, qui est celui du visage et de la voix, du regard, de l’accueil, un métier valorisant et irremplaçable. Il pourrait en être de même dans d’autres secteurs : le soin robotisé à assistance humaine qui permettrait un accompagnement psychologique et technique du soignant, tout en limitant la transmission d’infections nosocomiales & autres problèmes de santés inhérents aux professions de port de charges ou de corps. Un robot pour assister l’humain, pour le compléter. 

Quel type de civilisation coconstruire ? 
L’humain, capable de transformer les images et les codes, à jamais irremplaçable, qui boit son café, ne fait pas que se détendre : il travaille, tout comme l’humain qui dort travaille ! C’est ce que nous prouvent les Sciences cognitives, en lien direct avec cette prise de conscience : une grande partie du travail est non quantifiable, voire invisible. En vérité, tout travail propre à l’être humain, qu’une machine ne pourra jamais faire, est de l’ordre de l’abstrait. Transmettre une émotion, écouter avec empathie, transmettre de la connaissance, observer ses plantations, diagnostiquer une maladie, être en relation avec un client, rédiger une analyse … Tout cela est intrinsèquement lié aux compétences propres à l’être humain, et peut être fait en buvant un café ! L’humain informel travaille.  

Plus largement, avec cette informalité, nous prenons conscience que les items de quantification de notre productivité ou nos archétypes d’efficacité sont dépassés et la notion de travail évolue ! Automatiser et digitaliser doit à présent rimer avec humaniser ou réhumaniser certaines professions, c’est-à-dire remettre l’humain à sa juste place, et la machine, en totale complémentarité de celui-ci. L’intelligence artificielle aura autant d’avenir que l’humain, tous deux dans leurs secteurs d’activité stratégiques, et le meilleur reste devant nous tant que nous gardons une trajectoire humaniste et portons nos espoirs civilisationnels ! 



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